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Par Menelwena le 5 Mars 2012 à 19:42
Dernière leçon
Je me souviens, la colle, qui sentait bon l'orgeat,
Les cahiers à carreaux de nos dictées d'antan,
Les comptines endiablées de nos délires d'enfants,
Le vieux parquet grinçant et vos fameux cents pas ;
Et ce grand tableau noir que vous aimiez remplir
De votre main habile, de pleins et de déliés,
Du vieux papier buvard, la plume et l'encrier,
Vos leçons de sagesse, qui nous faisait pâlir.
J'ai désormais rangé quelque part dans mon coeur,
Le bruit, l'odeur, l'image de ces années passées ;
De mes rires écoliers aux éternels regrets,
De n'avoir eu les mots pour vous dire merci,
Je vous regarde, ému, étendu sur le lit,
Qui a connu le souffle de votre dernière heure.
(c) Un jour peut être...
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Par Menelwena le 23 Février 2012 à 18:18
Nouvelle danse sous l’emprise du désespoir
Je n’ose plus regarder le reflet dans le miroir
Quand la grisaille envahie mon âme entière
Et que je me sens à nouveau prisonnière
Mes silences en disent long sur mon état d’esprit
Je cache mes sanglots sous des sourires sans vie
Dernière ligne droite avant de perdre celui que j’aime
Dernière souffrance cependant avant un autre énième
Je voudrais lui crier qu’il se trompe, je le sais
Mais mon respect pour lui m’empêche de le faire
Je me sens anéantie, mon cœur saigne et se tait
Il est l’heure de faire sa valise, plier les affaires
Et puis plus rien n’a d’importance à cet instant
Je pense à nous, aux souvenirs qui me hantent
A ceux qui vont me suivrent encore longtemps
Au cruel blues que ma voix intérieur chante
Des larmes de Crystal déchirent ce corps meurtri
Avec elles s’évaporent les croyances et les espoirs
Il est temps de retourner se cacher dans le noir
Oublier son Amour sincère, renier jusqu’à sa patrie
Les mots n’ont plus de couleurs dans mes yeux embrumés
Laissant place ainsi aux sombres nuages de la tristesse
Et si mes cris seront à jamais en moi étouffés
Ils n’en seront pas moins, pour l’éternité, ma faiblesse
Je laisse dernière moi, un morceau de bonheur
Ce terme n’est pas fait pour rester dans mon cœur
Je retourne me percher en haut de ma Tour de Babel
Cultiver l’abandon et les fleurs de chagrin si Belles
(c) Larme_de_crystal
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Par Menelwena le 19 Février 2012 à 18:23
Sang de mon sang, m’aimeras-tu toujours ?
Sang de mon sang, m’aimeras-tu toujours ?
Quand emmurée dans ce linceul nommé angoisse.
Lorsque je souffrirai tellement, à en vomir;
Et que je n’oserai sortir craignant le trépas
Alors ma pauvre poitrine d’appréhension sera serrée.
Sang de mon sang, m’aimeras-tu toujours ?
Quand mes paroles s’enchevêtreront dans ma tête,
Auras-tu honte? Voudras-tu encore me sortir avec toi ?
Lorsque mes attitudes affecteront ta vie familiale et publique
Et de mes lèvres discourir sera une langue inconnue.
Sang de mon sang, m’aimeras-tu toujours ?
Quand le jeu de la vie s’inversera : toi ma mère et moi ta fille
Celle qui ne grandira plus ; ne s’émerveillera plus
Je te plongerai dans ma plus profonde intimité
S’habiller sera pour moi un monde inexploré
Sang de mon sang, m’aimeras-tu toujours ?
Quand s’alimenter ne voudra plus rien dire pour moi
Quand toutes paroles ne dépasseront pas le voile de la grisaille
Quand ma vie ne sera que passer
Et que le moment présent sera effacé
Sang de mon sang, m’aimeras-tu toujours ?
Quand l'obscurité fera place à la lucidité dans mon esprit
C'est à ce moment précis que je supplierai Dieu de reprendre ma vie
Étant une corvée pour ceux que j’aime, moi qui étais un individu
Aujourd’hui je ne suis qu’une âme prisonnière dans un corps
Sang de mon sang, m’aimeras-tu toujours ?
Quand la maladie aura anéanti mon corps et mon esprit
Quand, ta présence, ton odeur ne feront plus battre mon cœur
Quand l’étincelle de la vie sera glacée dans mes os, sonnera le glas.
Seras-tu enfin délivrée de moi, mon enfant ?
M’aimeras-tu toujours, sang de mon sang.
(c)Nacrey1
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Par Menelwena le 17 Février 2012 à 17:35
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo,
Pour Sa Fille...
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Par Menelwena le 16 Février 2012 à 16:07
A ….Viviane
Ton corps souple et ardent
Est un buché indien.
Qui consume insolent
Mon rêve épicurien.
Tu es bien plus que belle.
Tu es une obsession.
Lampe qui étincelle
Et ranime la passion.
Tu mets du rose aux joues
Aux fleurs et aux nuages
Rebelle, aux instants fous,
Tout en restant très sage.
Cerbère du tourbillon
De nos ardeurs volcans,
Tu créerais des typhons
Au cœur des océans,
Pour que nul ne dérange
Les extases de nos heures.
Que, sous aile de l’ange,
Vivions mille bonheurs.
Pour ton amour flambant
Comme un bucher indien Brûlant et enivrant
Je serai … Loup … ou … Chien.
Genneteau-Hymalet
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Par Menelwena le 15 Février 2012 à 18:39
Quand sa bouche se tait, que le silence autour
Fait comme une vapeur, elle à d’autres atours
Pour convoyer vos mains le long de ses deux flancs
Où caresser le grain de ses charmes dormants :
Sa peau pleine d’odeurs, légères et épicées
Emplissant lentement comme une floraison
La pièce l’accueillant de ses exhalaisons,
Rayonnant sa chaleur comme un soleil d’été
La ligne qui se courbe, en ses flancs retranchée,
Dansante fantaisie qu’on voit du coin de l’œil
Puis soudain papillonne et attire à son seuil
Votre attention soumise, un instant relâchée,
Ou bien son long regard d’un silence éloquent,
Comme une solitude effrayée par l’oubli
Joins ses mains sur son cœur et vivant à demi
Sollicite un sursis de ses yeux implorants.
Et quand, vaincu, je serre entre mes bras ce corps
Le silence se brise ainsi que le cristal
En milliers de fragments teintés d’or et d’opale
Dans une mélodie tout d’arpèges et d’accords.
Mon cœur lui est ouvert : quand je pleure, elle pleure
Quand je ris elle aussi ; quelle que soit mon humeur
C’est une amie fidèle, discrète et bienveillante
Qui tour à tour apaise, adoucit ou enchante.
Elle a pour m’apaiser de lentes réflexions
Comme un reflux de mer ou l’eau d’une cascade,
Une légèreté dans ses longues glissades
Qui calme mon esprit lorsqu’il est en fusion.
Elle a pour m’adoucir des notes sirupeuses,
Des clins d’œil malicieux comme des chatouillis
Qui gazouillent et qui font de petits sauts. Ainsi
Mes humeurs les plus noires deviennent doucereuses.
Enfin pour m’enchanter son corps tout entier vibre
Laissant d’elle échapper des symphonies curieuses
Des rondes victoriennes et des danses fiévreuses
Peuplées d’élan superbes au frais déséquilibre.
C’est comme si j’avais entre mes doigts mon âme
Et que sous mes caresses elle osait vous parler
De ses joies, ses douleurs, ses doutes et tous ces drames
Qui peuplent notre cœur sans pouvoir s’exprimer.
(c) neferet
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Par Menelwena le 14 Février 2012 à 19:38
Pâle Etoile du soir, messagère lointaine,
Dont le front sort brillant des voiles du couchant,
De ton palais d'azur, au sein du firmament,
Que regardes-tu dans la plaine ?
Que cherches-tu sur la terre endormie ?
Mais déjà sur les Monts, je te vois t'abaisser ;
Tu fuis en souriant, mélancolique amie
Etoile qui descend sur la verte colline,
Et ton tremblant regard est près de s'effacer.
Triste larme d'argent du manteau de la nuit
Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine,
Tandis que pas à pas son long troupeau le suit.
Etoile où t'en vas-tu dans cette nuit immense ?
Cherches-tu sur la rive un lit dans les roseaux ?
Où t'en vas-tu si belle, à l'heure du silence
Tomber comme un perle, au sein profond des eaux ?
Ah ! si tu dois mourir, bel astre, et si ma tête
Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux,
Avant de nous quitter, un seul instant arrête :
Etoile de l'amour, ne descends pas des cieux !
Alfred de MUSSET (1810-1857)
(Recueil : le saule - fragment)
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Par Menelwena le 14 Février 2012 à 18:54
Dans les jardins mouillés, parmi les vertes branches,
Scintille la splendeur des belles roses blanches.
La chenille striée et les noirs moucherons
Insultent vainement la neige de leurs fronts :
Car, lorsque vient la nuit traînant de larges voiles,
Que s'allument au ciel les premières étoiles,
Dans les berceaux fleuris, les larmes des lutins
Lavent toute souillure, et l'éclat des matins
Fait miroiter encor parmi les vertes branches
Le peplum virginal des belles roses blanches.
Ainsi, ma belle, bien qu'entre tes bras mutins
Je sente s'éveiller des désirs clandestins,
Bien que vienne parfois la sorcière hystérie
Me verser les poisons de sa bouche flétrie,
Quand j'ai lavé mes sens en tes yeux obsesseurs,
J'aime mieux de tes yeux les mystiques douceurs
Que l'irritant contour de tes fringantes hanches,
Et mon amour, absous de ses désirs pervers,
En moi s'épanouit comme les roses blanches
Qui s'ouvrent au matin parmi les arbres verts.
Jean MORÉAS
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